Hausse des prix du gaz et de l'électricité

Selon la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg), une consommation moyenne d’électricité (3.500 kWh/an), passe de 891 euros en août 2019 à 1.014 euros en août 2021 ; pour le gaz naturel (23.260 kWh/an), ce n’est pas mieux : de 1.031 euros à 1.609 euros. Un contrat fixe conclu avant le 2e trimestre 2021 est « protégé ». Avec un contrat variable, la hausse moyenne de la facture mensuelle est de 49 euros pour l’électricité et de 84 euros pour le gaz, par rapport à août 2019. Il y a hausse des cours et on peut être inquiet pour la suite. L’électrictié et le gaz sont intimement mêlés, car beaucoup d’électricité est générée grâce au gaz, peut-être pas en Belgique et en France, mais c’est le cas ailleurs.

Selon Engie, leader européen du secteur gazier, au 1er septembre, le stock de gaz naturel était à 67 % de la capacité, contre ± 90 % à la même époque en année normale. Dans le même temps, le prix de la tonne de CO2 est en nette hausse (60 euros), ce qui explique que les producteurs d’électricité passent du charbon au gaz, moins émetteur… La demande de gaz est en hausse. Pire, avez-vous remarqué que les derniers mois sont peu venteux, il y a donc peu d’électricité éolienne, d’où recours à des combustibles fossiles.


Mais on freine du côté de l’offre. Les Pays-Bas enregistrent des tremblements de terre dans les sites d’extraction, ils ralentissent l’exploitation. En Norvège, les entretiens estivaux d’un champ ont été retardés par des problèmes techniques. En Sibérie, un incendie concernant un champ gazier affecte les exportations russes. Au mois d’août, le gazoduc qui transite par l’Ukraine délivrait moins de la moitié de sa capacité habituelle. Le gazoduc Nord Stream I, entre la Russie et l’Allemagne, a été à l’arrêt. Le Nord Stream II n’est pas encore en activité. Les fournisseurs européens se tournent dès lors vers le gaz naturel liquéfié (GNL) américain ou qatari, entrant ainsi en concurrence avec les acheteurs asiatiques.

 

Les acheteurs européens vont-ils payer des prix plus élevés, vu la crainte de manquer de gaz pour passer l’hiver ? Si l’hiver 2021-2022 est doux et venteux, le marché devrait se détendre. Dans le cas contraire, la flambée des prix risque de se poursuivre. 

 Joseph François