Défis et leviers pour un système électrique durable
Vers un système électrique durable : la Wallonie face aux défis de la transition énergétique
Alors que la transition énergétique s’accélère, la décarbonation de la production d’électricité se révèle être l’un des chantiers majeurs pour atteindre les objectifs climatiques. En Belgique, cette transformation est d’autant plus complexe que le mix électrique repose encore largement sur le gaz, contrairement à des pays comme la France ou le Canada, qui bénéficient déjà de sources majoritairement bas carbone.
La Plateforme wallonne pour le GIEC, portée par Wallonie Environnement (Awac), a publié récemment une lettre « Défis et leviers pour un système électrique durable ». Cette dernière présente une analyse approfondie qui examine les mutations nécessaires du système électrique belge à l’horizon 2050, tout en proposant des pistes concrètes pour assurer une transition réussie.

Un système à réinventer pour répondre à une demande croissante
Avec l’électrification des usages (mobilité, chauffage, industrie), la demande en électricité est appelée à doubler, représentant jusqu’à 80 % de la consommation finale d’énergie d’ici 2050. Mais pour que cette électricité soit réellement vecteur de transition, elle devra être produite de manière quasi totalement décarbonée.
La Lettre souligne que, dans l’état actuel des politiques, la production renouvelable domestique ne couvrira qu’une partie des besoins. Le déficit pourrait atteindre entre 70 et 90 TWh par an. Ce constat appelle à une mobilisation forte autour de plusieurs leviers dont le développement accéléré du solaire et de l’éolien terrestre, le renforcement de l’éolien en mer (y compris au-delà des eaux territoriales) et surtout, l’adoption d’une stratégie intégrée de sobriété et d’efficacité énergétique.
La
sobriété énergétique : un levier clé trop souvent sous-estimé
Au-delà de la seule efficacité technologique, la sobriété énergétique – fondée sur des changements de comportements et des choix de société – est présentée comme un levier essentiel pour réduire la demande finale. Des acteurs comme Climact, VITO, ou encore l’association negaWatt insistent sur l’importance de cette approche, souvent complémentaire à d’autres efforts.
L’analyse rappelle également la nécessité de renforcer la flexibilité du système électrique face à l’intermittence des renouvelables : capacités de stockage, interconnexions, moyens de production pilotables, gestion intelligente de la demande, etc.
Des choix stratégiques cruciaux à faire sans tarder
Les scénarios étudiés montrent qu’un système national basé sur des investissements planifiés et anticipés permettrait non seulement d’assurer la sécurité d’approvisionnement, mais aussi de limiter les coûts à long terme. À l’inverse, une dépendance accrue aux importations rendrait la Belgique vulnérable aux fluctuations de prix et aux incertitudes géopolitiques dès 2036.
Cette Lettre de la Plateforme wallonne pour le GIEC constitue une ressource précieuse pour comprendre les enjeux, les contraintes, et les opportunités d’une transition électrique réussie en Belgique — et au-delà.
👉À lire : https://plateforme-wallonne-giec.be/lettre-38
👉 À lire également : le scénario négaWatt Belgium
pour approfondir la vision d’une transition énergétique fondée sur la sobriété,
l’efficacité et les énergies renouvelables.
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À découvrir ici : https://www.negawatt.be/que-fait-on/le-scenario-negawatt-belgium/